João Galvão, le nouveau rédacteur en chef de Lisbonne Idée
Dévoiler les secrets de Lisbonne avec l’aide de João Galvão
Parlez-nous de votre parcours professionnel. Comment vous décririez-vous en tant que journaliste?
Je n’ai pas toujours été journaliste. J'ai été modeleur, puis émigrant à Macao, professeur à l'école de mode IADE pendant 10 ans, et c'est seulement à ce moment-là que j'ai atterri ici. Je pense que mon passé professionnel se répercute dans ce que je fais maintenant. La mode n'est pas seulement une poupée; pour bien faire des poupées, on doit beaucoup étudier et savoir tout sur : l’histoire, l’histoire de l'art, la sociologie, la psychologie, la géographie, les statistiques, tout. Plus vous en savez sur ces choses, plus la poupée sera parfaite. Donc, et pour la même raison, je peux dire que, plus on en sait sur ces choses-là, mieux ce sera pour écrire un texte. J'essaie de tout savoir, je suis une commère. C'est ma plus g
Pourquoi Lisbonne Idée? Qu'est-ce qui vous attire dans ce projet?
Je ne vais pas dire ce que tout le monde espère, je vais vous dire la vérité: tout le travail qui m’arrive en main, je dois le remercier à l'Univers. Et puis, il y a un homme que j'admire vraiment: c’était mon directeur du magazine de décoration où j’ai travaillé et avec qui j'ai beaucoup appris, et je suis très heureux de travailler à nouveau avec lui.
La Lisbonne Idée est vraiment une bonne idée. En tant que touriste, je remercie les personnes qui ont eu tout le travail de dire où aller et que faire lors de mon séjour dans une ville qui n'est pas la mienne; il n'y a rien de pire que de gaspiller du temps et de l'argent à voir des choses qui ne valent pas la peine; puis, arrivé dans l'avion, conclure que je n'ai pas vu l’exposition que j’aurais dû voir ni goûté ce vin dont on parlait souvent. Et parce que c'est un support digital, où vous écrivez et publiez immédiatement si vous le voulez, ça vous fait travailler presque en direct, sans ce retard qu’on dirait venu (et c'est vrai!) du siècle passé, avec une différence de jours et de semaines entre ce qui est écrit et ce qui est lu. Tout le monde gagne avec ça: le journaliste, le lecteur et la ville.
Que pensez-vous de cet intérêt touristique pour Lisbonne?
Je pense que dans le pire des cas, il peut s'agir d'un cadeau empoisonné. Bien sûr, c’est bien pour l'économie et pour les personnes de Lisbonne et pour les Portugais en général. Mais quand on ferme un magasin centenaire, où j’allais avec ma mère, ou une pâtisserie où j’allais acheter, à cinq heures du matin après une soirée entre potes au quartier du Bairro Alto, des gâteaux chauds, et bien croyez-moi que ça me rend bien triste ! Pour que le tourisme continue à augmenter en qualité et dans le temps, il faut éviter la perte de caractère impliquée dans cette «envie de tout faire rapidement». Nous courrons le risque d’avoir, en très peu d'années, des touristes qui viennent se voir les uns les autres à Lisbonne, et rien d'autre. Dire que nous sommes un pays ensoleillé sans terroristes ne suffira pas à remplir un dépliant d'agence de voyages.
Pourquoi considérez-vous Lisbonne comme une ville spéciale?
Je suis né ici, dans le quartier de São Vicente de Fora, dans la plus belle rue du monde! C'est ma ville, et même si ce n'était pas le cas, ce serait pour moi toujours la plus belle. J'ai connu de nombreuses villes, et il est vrai que la lumière de Lisbonne est la meilleure que j'ai vue jusqu'à présent. Au cours des années où j'ai été producteur de magazines de décoration, j'ai toujours trouvé un peu bizarre de voir mes collègues se renfermer dans un studio engloutis par des photos, alors qu’il y a cette lumière à l’extérieur tout au long de l’année.
Nous, les habitants de Lisbonne, «les Lisboètes», nous sommes le résultat d'un mélange de races et de cultures parfois contradictoires; et c'est dans ce mélange homogène, qui fait que tout le monde s’y sente bien. Nous sommes aussi un peuple qui émigre et qui, par le passé, s’est lancé en mer sans savoir ce qu'il y avait de l'autre côté. Donc, je pense que nous créons facilement des liens d’empathie avec d'autres personnes qui parlent tout une autre langue ou bien qui pensent autrement; c'est ici, à l’intérieur de nos veines, c’est dans notre ADN !
Que pouvons-nous attendre de João Galvão à Lisbonne Idée?
Le mieux que je puisse faire, je le promets ! Au moins, écrire beaucoup plus qu'une simple liste de «que faire ?». Je suis sûr que j'écrirai beaucoup plus et beaucoup mieux sur les choses qui me plaisent ou qui bouillonnent, je suis tout de même une personne en chair et en os. Les loisirs m’attirent, ne rien faire dans un bel endroit aussi, j'aime beaucoup notre patrimoine historique et culturel, j'aime marcher dans la rue, que ce soit dans la saison des jacarandas, ou bien à l'aube sous la brume de l'air marin froid. J'aime beaucoup les marchés et une chose est sûre : vous me verrez davantage parler sur et avec les poissonnières qu'avec les responsables de chaînes hôtelières. Rien contre ces derniers-ci, mais je m’amuse plus à choisir des chinchards que de faire des compliments aux cravates !
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